Extrait d'entrevue : Sophie Machot

 

... Extrait pour Bonheur Magazine (2015) à propos de son livre “Cultivez votre bonheur”. (Sophie Machot est auteure et conférencière. Son dernier roman : “Il faut savoir perdre de vue le rivage”, sorti en 2020.)


… Sophie Machot, aujourd'hui les ateliers sur le bien-être, le développement personnel ou l'accompagnement fleurissent un peu partout… Selon vous, d'où cela vient-il ?

- Je pense que si aujourd'hui les gens ont ce besoin d'être accompagnés, par des psy, des coachs ou des experts, c'est parce qu'il y a une forte envie de la part des gens, de se reprendre en main et de mener enfin la vie à laquelle ils aspirent. 

N'oublions jamais que l'on vient d'une société qui a longtemps prôné le fatalisme. Maintenant on refuse de se laisser influencer par notre éducation judéo-chrétienne et ce que nous voulons par-dessus tout, c'est aller vers notre propre vie, nos aspirations, nos envies… 

De plus, avec l'arrivée d'internet est arrivée l'ouverture sur le monde. Un choc. Vous vous rendez compte ? On passe d'une vie de village ou de quartier à une vie d'ouverture sur le monde où tout va très très vite. C'est quand même relativement nouveau pour notre génération ce phénomène. 

On voit des gens qui bougent, qui changent de voie… Tout ça nous fait réfléchir. Alors on se dit "pourquoi pas moi ? Moi aussi je veux changer de vie. Moi aussi j'ai le droit de faire ce à quoi j'aspire".

- Sauf que nous n'avons pas les outils…

- Exact. Les outils nous manquent parce que pendant longtemps, jusque dans les années soixante, nous avons vécu dans une société déterministe. Les choses étaient déterminées pour tous. On choisissait tout pour nous : notre métier, nos conditions sociales, limite nos amis.

Puis, fin des années soixante, là tout a explosé. On n'a plus voulu de cette société déterministe, on voulait être libre. Mais en même temps, nous ne voulions pas être totalement lâchés non plus… Pas simple à gérer tout ça.

Aujourd'hui, j'ai le sentiment, et attention, ça n'engage que moi, que, peut-être est-ce dû à la sinistrose ambiante, les gens veulent vraiment redonner du sens à leur vie, favoriser l'échange, partager, donner… Je pense qu'ils ont un besoin profond de vivre leur vraie vie. 

Et parce qu'ils n'ont pas forcément le mode d'emploi pour tout ça, le travail d'accompagnement et tout ce qui a un lien avec le développement personnel connaît un franc succès. Les gens veulent changer, mais ils ont besoin qu'on les soutienne dans leur démarche.

 
LifestyleAlexandra Filliez