Et eux?

Voilà presque douze mois que la pandémie a changé beaucoup de choses dans nos vies. Les jeunes autour de nous, comment se sentent-ils, eux ? Cette semaine, Clémentine, India et Eugénie se confient sur cette année particulière. Premier volet d’une série de portraits d’adorables pré-ados et ados ;)

Clémentine, 11 ans, Fribourg, Suisse. 

Ses passions : le cirque et les chatouilles. 

Clémentine

Clémentine

Avant…

… Du premier confinement, elle garde le souvenir des cours par enveloppe, à faire seule pendant la semaine puis à renvoyer à l’école… des heures passées devant la série américaine “Glee”, du film “Le dernier homme sur Terre”  ou encore du manque de ses amis, de ses profs.  “Parce que l’école à la maison, c’était quand même nul. Les parents ne savent pas comment on fait en classe, tu comprends ?”

(Oui, je comprends).

De l’été dernier, Clémentine se rappelle surtout des grandes vacances à jouer dehors avec ses cousins, des virées en bus camping, de la liberté… et bien sûr, du joyeux retour en classe !

Maintenant…

Février 2021, re-confinement : “Ce qui me manque le plus en ce moment, c’est de ne pas avoir le droit d'aller à la piscine, au ciné ou au bowling avec mes amis et mes parents. On peut se voir en petits groupes, mais ce n’est pas pareil. Les magasins sont fermés aussi. Heureusement que je peux continuer le cirque deux fois par semaine et qu’il y a l’école. Ici, on n’a pas besoin de porter de masque.”

A la question “Est-ce que parfois vous parlez pandémie à l’école avec tes amis ?” Clémentine rit : “Ben non… On s’amuse !” 

Une chose qui lui fait plaisir en ce moment : “J’ai appris qu’on collait peut-être un procès à Trump; ça ça me fait plaisir !”

Après…

L’an prochain, elle l’imagine comment ? “Le virus sera sûrement toujours là, mais en moins pire, en tout petit. Alors ça ira beaucoup mieux, on pourra vivre notre vie avec ça.”

- Tu feras quoi en premier quand tout sera plus ou moins “normal”?

- Déjà, je prendrai mes grands-parents dans les bras, ensuite je ferai plein de chatouilles aux gens que j’aime !

Merci Clémentine !


India, 9 ans, Paris, France.

Passion : la danse.

India

India

Avant…

Du premier confinement, elle garde le souvenir d’une période plutôt plaisante. Enfin presque ;) “Comme on un jardin et qu'il faisait beau, on pouvait sortir. Par contre, l’école à la maison… Comment dire ? Tu vois, papa et maman ont beaucoup, beaucoup moins de patience qu’un vrai prof.”

(Je vois.)

Maintenant…

Si elle est ravie de pouvoir continuer à pratiquer sa passion, les nouvelles règles scolaires l'enchantent moins. “Je peux continuer la danse classique parce que le Conservatoire reste ouvert, mais pour le “Street dance”, c'est en visio”.

Compliqué ? “Non, j’aime bien, même si je préfère largement les cours en physique. Et pour l’école, je suis contente d’y aller, mais on a des masques toute la journée, en plus comme c'est l'hiver, on sort moins… c’est pas fun."

- Ce qui te rend joyeuse dans la vie ?…

- Sortir et faire des grandes balades en famille !

- Tes grands-parents, tu les vois moins cette année… Comment te sens-tu par rapport à ça ?

- Avec ma grand-mère qui vit tout près, c’est difficile… Comme elle est âgée, quand on va chez elle on doit garder les distances et porter les masques. Avant la pandémie, elle nous faisait des bons plats, comme du poulet yassa, qu’on mangeait tous ensemble. On restait longtemps, on se faisait des câlins. Maintenant c'est bizarre. Mes autres grands-parents sont plus jeunes, quand on se voit c’est plus normal.

Quelques chose quIndia trouve particulièrement agaçant en ce moment ? - “C’est vrai que j’aimerais bien avoir plus de libertés. Et sinon, j’aime pas ces va-et-vient. Au début, on nous dit qu’on a des cours de danse, ensuite ça s’arrête… Tout change tout le temps : confinement, plus confinement, couvre-feu à vingt heures, puis à dix-huit heures..."

Après…

- Quand tout ça sera derrière nous, qu'est-ce que tu aimerais faire en premier ?

- Partir en Grèce ! Ou alors en Martinique.

- Comment t’imagines-tu l’an prochain ?

- Déjà, je m’imagine me promener à Paris après 18h … Je ne sais pas s’il y aura encore la pandémie, j’espère que non. Je pense qu’on en parlera encore, mais que ce sera beaucoup moins fort qu’aujourd’hui.

Merci India !


Eugénie, 13 ans et demi, Montréal, Canada.

Eugénie

Eugénie

Avant…

De la période de mars à juin 2021 et des cours par zoom - mis en place rapidement par son école - elle s’en rappelle avec passablement de sérénité. Même si elle avoue avoir travaillé sans entrain, elle garde le souvenir d’une période agréable : “un déménagement, des jeux de société, beaucoup de cuisine et de longues balades en famille. Puisqu’à Montréal, on pouvait au moins sortir marcher. “

- Regardais-tu beaucoup de séries ou de films, Eugénie ?

- Oh oui ! Plein de vieux films… que je regardais chaque soir avec ma mère. Elle me partageait sa culture, c‘était vraiment bien. “

- Comment ça se passait avec tes camarades ?

- Franchement, ça allait. Comme on était souvent sur les téléphones, ça aidait; on pouvait se parler et on restait proches, malgré les distances. Mais il y a quand même des amis avec lesquels je n’ai eu aucun contact pendant six mois.

- Du négatif de ce premier confinement ?

- Pas du tout. Je retiens beaucoup de positif de cette période.


Eté 2020…

” ... Les vacances sont arrivées et j’ai pu retourner voir ma famille en France, à Biarritz. J’en ai tellement profité ! Là-bas, on ne ressentait pas trop le confinement et les règles s’étaient assouplies.”

L’automne...

”Au lycée, le jour de la rentrée, on était tous super contents de se revoir ! Je suis dans une bulle-classe, il y a les masques, mais j’ai pu retrouver tous mes amis.”

Février 2021

”C’est maintenant que je trouve ça difficile à gérer. Je fais beaucoup d’activités, d’habitude : l’an dernier je faisais du foot, cette année j’avais commencé le basket… mais dès le 3ème cours, ça s’est arrêté ! On ne peut rien faire, c’est hyper frustrant.
Ce qu’elle trouve le plus pénible ? "Les règles qui changent tout le temps. Le fait que personne ne puisse venir à la maison car c’est interdit. Et puis ce couvre feu… On n’en peut plus là.”

- Te sens-tu plus encline à la colère ou à la tristesse depuis la pandémie ?

- Un peu… Mais je me dis qu’on est coincés tous ensemble, si on va commencer à se crier dessus ça va juste empirer. Parfois, quand on sent que ça monte, il faut s’isoler. Alors je passe beaucoup de temps dans ma chambre, sur le téléphone, c’est vrai.

Après…

- Comment imagines-tu la vie dans un an ? Et que feras-tu ?

- J’espère qu’il n’y aura plus de pandémie. Les masques dans le métro ou les magasins seront sûrement toujours là, mais il n’y aura plus de couvre-feu. On pourra se voir, partir, marcher tard. Je m’imagine avec mes amis entrain de faire une énorme promenade le soir dans Montréal. Mais ce que je ferai en tout premier, ce sera un pique-nique avec plein de monde, un peu comme dans les films. Ce sera génial !

Merci beaucoup Eugénie :)