Et eux?

Voilà douze mois que la pandémie a changé beaucoup de choses dans nos vies. Les jeunes autour de nous, comment se sentent-ils ? Cette semaine, c’est Malick et Alice qui se confient sur cette année particulière. Deuxième volet d’une série de portraits d’adorables pré-ados et ados.

Malick, 15 ans, Les Lilas (France), passionné de football.

Malick

Malick

Avant…

- Malick, voilà un an déjà qu'a eu lieu le fameux « premier confinement ». Quel souvenir en gardes-tu ?

- Au niveau scolaire, j'ai trouvé ça vraiment dur. A la maison, ça se passait bien, mais le fait de ne pas avoir vu de monde a été pénible.

- Tu suivais alors les cours à distance, je suppose…

- Non, je n’avais pratiquement pas de cours en visio, on recevait le travail par mail. Ce confinement m’a enlevé toute ma motivation de travailler et j’ai passé beaucoup de temps sur mon téléphone.

- Est-ce que tu t’es senti plus en colère ou plus sensible que d’habitude, durant cette période ?

- Ah oui, j’étais beaucoup plus friable, c'est certain. -Tes amis ?… - Je ne sais pas pour mes amis, on restait en contact tout le temps, mais on ne parlait jamais de ça.

Maintenant…

- Depuis septembre 2020, tu as repris l’école en présentiel - Malick étudie dans un lycée parisien -. Comment se passe ton année scolaire ?


- Ça se passe bien, sauf au niveau des masques. Et même si on n'a pas la même liberté qu’avant, avec toutes ces restrictions, on s’adapte. Sinon, on bosse beaucoup en classe; d’ailleurs, j’ai calculé et j’en suis à trente-trois heures de job par semaine. Je devrais être payé pour ça (rires).

- Malick, qu’est-ce qui te rend heureux dans la vie ?

- Il m’en faut peu… genre, aller me chercher ma petite crêpe à la fin des cours me rend heureux.


- Tu as eu 15 ans en pleine pandémie. Comment se passent les premiers flirts, dans ce contexte ?

- Pas simple (sourire). L’an dernier, avant l’annonce du confinement, je venais juste de me mettre avec une fille. On a eu deux semaines de vacances, puis deux mois de confinement… Même si on s’est revus ensuite, ça s’est rapidement terminé.

Après…

Malick, comme beaucoup de ses camarades, a de la difficulté à imaginer comment l’année prochaine se déroulera. “Comme tout change chaque jour et qu'on ne sait pas ce qui se passera demain, même ce soir, c’est compliqué. “Vous pouvez aller au ski mais vous ne pouvez pas prendre de remontées mécaniques; ok pour le restaurant, mais vous ne pouvez pas manger… Finalement vous pouvez manger, mais avec les masques, etc… »

- Si tu devais faire un bilan de cette année, y mettrais-tu beaucoup de négatif ?

- Non, ça va. Chez moi, les choses négatives passent dans la case humour, alors pour cette année, c’est pareil ! Par exemple, je rigole beaucoup de mes notes qui sont en montagnes russes. Rigoler, c’est la vie, non ?

(Oh oui!)

Merci beaucoup Malick :)


Alice, 13 ans, Montréal (Canada), passionnée de football.

Alice

Alice


Avant…

- Alice, comment avais-tu vécu le premier confinement de l’an dernier ?

- Assez bien, même si ce n’était pas agréable de me retrouver coincée à la maison sans voir mes amis. Je m’ennuyais un peu la journée, mais ça allait. En revanche, les cours en ligne buguaient souvent et j'ai trouvé que de rester devant l’ordinateur était beaucoup plus fatiguant que d'aller à l’école.
Le point positif : on pouvait dormir un peu plus longtemps le matin et se promener au parc l’après-midi, heureusement.


- Quel souvenir gardes-tu de ton été 2020 ?

- Oh, l’été était tellement cool ! Les règles étaient moins strictes, on a pu partir en vacances en Gaspésie, en pleine nature. Même si à l’intérieur des immeubles on devait porter le masque, je me sentais libre.

- Ce que tu as préféré ?

- Ne pas être sur l’ordinateur, mais surtout l’arrivée dans la famille de mon chien Aïko, un berger australien.


- Septembre 2020, la rentrée scolaire. Comment se sont passées les retrouvailles avec tes camarades de classe ?

- Génial ! On avait tous tellement hâte de se revoir, on était hyper heureux. Sincèrement, je n’avais pas l’impression d’être à l’école, je ne voyais plus les contraintes, les masques, tout ça; j’étais juste trop contente de pouvoir rigoler à nouveau avec mes amis et d’en rencontrer d’autres, aussi.

Maintenant…

- Mars 2021. Ce qui te pèse le plus actuellement au niveau des restrictions, Alice ?

- Je suis déçue que toutes mes activités sportives, surtout le foot compétitif, soient arrêtées; il n’y a plus aucun match. L’esprit d’équipe me manque aussi beaucoup. J’essaie de faire de l’exercice en regardant des vidéos de musculation, je vais marcher avec Aïko, mais il fait encore froid, c’est moins motivant.
Par rapport à l’année dernière, je trouve tout plus pénible, j’en ai vraiment marre. J’ai envie de reprendre mes activités habituelles et d'inviter mes amis chez moi - au Québec, il n’y a aucune visite permise depuis des mois ! -.


- Que retiens-tu de ces douze mois ? As-tu appris des choses sur toi ?

- J’ai gagné en autonomie, c’est certain. Dès le début de la pandémie, j'ai appris à me débrouiller seule. Quand on travaille des mois pour l’école depuis la maison, avec des parents qui sont en télétravail, on n'a pas le choix.
- T’es-tu sentie plus fragile, plus sensible, cette année ?
- Je ne me suis pas forcément sentie plus fragile ni plus sensible, non. Je dirais que cette période m’a quand même apporté plein de choses. Après, ça n’a pas été la meilleure année de ma vie (sourire)… Heureusement, mon chien compense, ça m’occupe de le promener et de jouer avec lui.

Après…

Si Alice n’arrive pas à s’imaginer l’an prochain, elle doute qu’on puisse repasser en mode “vie normale” d’un jour à l’autre.

- Est-ce que ça t’angoisse de ne pas « savoir » ? …

- Le futur est imprévisible, mais je remarque que si on me pose une question sur ce que je ferai dans un mois ou cet été, je ne sais jamais quoi répondre et oui, ça m’énerve… de ne rien savoir et de ne rien pouvoir projeter pour plus tard, c’est frustrant.


- Tu ferais quoi en premier, si tout redevenait « normal » ?

- J’irais voyager tout de suite (rires), j’irais faire du sport à plusieurs et j’organiserais des rencontres avec mes amis le plus souvent possible. Et j’irais au cinéma, toujours avec du monde !

Merci beaucoup Alice :)

Alexandra Filliez