Et eux ?


Louise

Louise


La fin de l’année scolaire - et quelle année - approche à grands pas. Météo estivale, disparition du couvre-feu et réouverture des terrasses… Un vent de légèreté souffle sur Montréal. L’occasion de clore la série « Et eux ? » avec la solaire Louise, 16 ans, qui est bien décidée à profiter de son été.

- Louise, 2020-21 restera gravée dans la mémoire de millions d’élèves, dont tu fais partie. Ton année se termine mieux qu’elle n’avait commencée, n’est-ce pas ?

Exact. Au début, c’était compliqué parce que j’étais séparée de mon groupe d’amis. On était en demi-classes - la moitié des cours en classe et l’autre moitié en ligne - et je n’étais avec aucun de mes amis dans ma demi-classe.

- Tout le monde connaît l’importance du groupe d’amis à l’adolescence; on peut imaginer que ça a été une période complexe… Comment l’as-tu vécue ?

Je subissais, d’autant plus que personne ne pouvait venir chez nous; les visites, tout comme les activités sportives, étaient interdites. Et par - 15 degrés en hiver, pas simple de se rassembler dehors.

- L'école était alors le seul lieu de "rencontre" possible…

Oui. Au mois de janvier ça a commencé à me peser, je me sentais déprimée et j’ai fait un mail à l’école. L’une de mes amies est allée voir un conseiller de niveau pour lui parler de mon cas et on a alors accepté que je change de groupe.

- Comment ça s’est passé ensuite ?

Tout a changé, j’ai eu l’impression de revivre !

- Après un an d’enseignement partiellement suivi à distance, qu’est-ce que tes camarades et toi retenez-vous de cette méthode ?

Autour de moi, il y a des personnes qui aiment l’enseignement hybride. Le fait d’avoir cette coupure à la maison les rend moins stressés.

- Pas toi ?

Non, c’est quelque chose que je ne comprends pas vraiment. Il y a plus de possibilités de se distraire qu’en classe et puis, d’un point de vue scolaire ou social, je ne pense pas que ce soit bon d'avoir les cours un jour sur deux.

Entre ça ou ne pas aller à l’école du tout, je choisis d’y aller (sourire) mais je ne crois pas à l’enseignement hybride sur le long terme.

- Tu as l’âge où l’on traîne dans les cafés après les cours, l'âge où l’on s'émancipe; as-tu parfois le sentiment d’avoir perdu des bouts importants de ta vie d’ado ?

Oui, c’est sûr, surtout durant la partie hivernale. Heureusement, depuis l’arrivée du beau temps on se retrouve dans les parcs, et puis tout à réouvert récemment, c'est différent. On avait tous hâte de reprendre une vie presque normale.

- As-tu en tête un moment positif ou qu’as-tu retenu de « bon » de l'année écoulée ?

Un moment positif ? Le jour où j’ai changé de groupe. Le fait de retrouver tout le monde, de parler, de rire et de redevenir « sociale » c’était génial ! Sinon, se retrouver en famille et essayer de vivre en harmonie a été quelque chose de bien, même si là on a besoin de prendre un break à force d’avoir été les uns sur les autres pendant tout ce temps (rires).

- On entend énormément parler de dépression et de décrochage scolaire. Comprends-tu que beaucoup d'étudiants lâchent les cours ?

Totalement. Je pense aux étudiants d’Université qui ont décidé d’étudier à l’étranger… Se retrouver seul dans un petit studio, sans famille et sans avoir le temps ni l’opportunité de se faire des amis, c’est dur. Dans ces conditions-là, oui on peut vite sombrer.

- Le déconfinement se fait en douceur. Qu’est-ce que tu ferais ce soir, si tu pouvais aller où tu veux avec le nombre de personnes que tu veux, sans masque ni distanciation.

Je ferais une énorme fête avec plein de gens… j’inviterais même des gens avec qui je ne suis pas particulièrement proche (rires). Ensuite, j’irais à un concert ou à un festival, en tout cas dans événement où il y a de la foule !

Merci Louise, bonne fin d'année et amuse-toi cet été :)

Alexandra Filliez